Quelles sont les différences entre le stress et l’anxiété ? Essayons d’y voir plus clair.
Tout d’abord il convient de clarifier que ni le stress ni l’anxiété ne sont en tant que tels des pathologies. Ce sont des états communs et présents chez tous qui ne deviennent problématiques que lorsqu’ils deviennent chroniques ou aigus et sont donc dérégulés.
La meilleure définition que je connaisse du stress est celle de Hans Selye : « Le stress est la réaction de l’organisme face aux modifications, exigences, contraintes ou menaces de son environnement, en vue de s’y adapter ». Le terme d’adaptation est très important car il situe clairement le stress comme une réaction normale pour un sujet en lien avec son environnement. Sans rentrer dans trop de détails ici, notons tout de même que cette réaction de l’organisme implique des changements à trois niveaux différents : biologique (décharge d’adrénaline dans un premier temps avec une cascade d’autres manifestations physiologiques sur le plan hormonal, cardio-vasculaire, musculaire, etc.), comportemental et psychologique.
Le stress nous permet de faire face efficacement à certaines épreuves. Si vous vous apprêtez à passer un examen universitaire, un entretien d’embauche, une compétition ou un concours alors non seulement le stress ne sera pas indésirable mais il sera même le meilleur garant et la condition de votre réussite. Un niveau de stress modéré sera un puissant moyen de performer. En revanche, un niveau trop faible de stress ne vous mettra pas dans les meilleures dispositions pour fournir la quantité de travail indispensable pour arriver à vos fins. De la même manière, un excès de stress vous exposera à trop de nervosité et risquerait de vous paralyser.
Dans les exemples que je viens de donner vous pouvez clairement identifier à chaque fois un stresseur qui sera le concours ou l’entretien d’embauche lui-même ou, plus précisément, les enjeux relatifs à ces situations en fonction de vos attentes et de différents facteurs. Vous n’appréhenderez pas du tout de la même manière cette opportunité professionnelle si vous pensez qu’il s’agit du poste de votre vie ou s’il s’agit d’une offre dont vous n’êtes pas totalement convaincu. De même, si vous êtes sans emploi depuis longtemps et dans une situation économique précaire vous ne serez pas du tout dans les mêmes dispositions face à cette perspective d’emploi que si vous occupez déjà un emploi satisfaisant et que vous êtes à la recherche de nouveaux défis professionnels.
En tant que tel le stress n’est pas problématique. Il ne le devient que lorsque les circonstances de notre environnement sont chroniquement menaçantes que le stress peut conduire à l’épuisement. Ceci est spécialement visible dans les contextes de travail toxiques où les personnes n’ont pas de répit, par exemple parce qu’on fait peser sur elles des contraintes (performances), de menaces (licenciements) ou des changements incessants.
Bref, stress et stresseurs marchent main dans la main et le stress correspond la plupart du temps à la réaction de l’organisme face à une situation présente.
A l’inverse, l’anxiété correspond souvent à l’anticipation craintive d’une situation future redoutée mais pas forcément réaliste. L’anxiété implique deux biais cognitifs importants : la surestimation du danger et la sous-estimation des capacités de la personne à y faire face. Si vous craignez de vous étouffer en prenant une rame de métro bondée vous conviendrez sans doute avec moi (sur le plan rationnel s’entend) qu’il s’agit là d’une peur excessive.
L’anxiété peut être définie comme la création involontaire de la réaction biologique, psychologique et comportementale de stress en l’absence de stresseurs. L’anxiété est en quelque sorte le stress sans les stresseurs.
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