En tant que superviseur en thérapie EMDR je traite chaque année des dizaines de personnes pour des centaines d’événements traumatiques différents. Des agressions physiques ou sexuelles, des accidents de voiture, des ruptures amoureuses, des deuils, et… des souvenirs d’une première attaque de panique absolument terrifiante. Beaucoup de personnes frappées par une première attaque de panique vont à la fois développer un trouble panique mais vont aussi présenter de véritables symptômes de stress post-traumatique. On est face alors non pas à un trouble mais à deux !
Bien souvent la première attaque de panique survient dans une période générale de stress qui a épuisé l’organisme. A cela va s’ajouter une "cuite" (une "brosse" au Québec) qui précipite la survenue de la crise le lendemain. Un autre cas de figure extrêmement fréquent concerne des adolescents ou de jeunes adultes qui expérimentent la prise de drogue improprement appelées « récréatives » (champignons, ecstasy, etc.) ou fument un joint de cannabis (pas obligatoirement le premier d’ailleurs). Ce deuxième cas ajoute une composante très anxiogène qui peut alors durer des années : la personne est convaincue que la prise du toxique a abîmé son cerveau de manière définitive. Cette explication est à la fois logique et traumatisante. Logique parce que la personne s’est convaincue que la drogue a provoqué des lésions neurologiques irréversibles qui pourraient expliquer l’intensité des symptômes ressentis. Traumatique précisément parce que cette explication est logique, qu’elle donne du sens à l’expérience vécue mais malheureusement elle fait aussi perdre tout espoir d’une quelconque guérison. En effet, si votre cerveau a effectivement subi des lésions, celles-ci sont irréversibles.
Evidemment, cette explication, malgré son apparente validité, est totalement fausse et il n’y a aucun rapport entre lésions cérébrales et attaques de panique. Vous trouverez dans une autre section de ce site des explications concernant l’origine de la panique.
Si vous vous sentez traumatisé(e) par votre première ou votre pire attaque de panique sachez que c’est tout à fait normal et fréquent. Il existe aujourd’hui de nombreuses thérapies comme l’EMDR qui peuvent vous aider à intégrer ce traumatisme en seulement quelques séances spécifiques. Un trouble anxieux ou un traumatisme psychologique ne sont pas des fatalités. Ce qui a dépassé les capacités d’adaptation de notre cerveau peut être revisité et intégré. Ces deux troubles ne sont pas des affections chroniques, ce sont des troubles psychologiques qui répondent très bien à des interventions thérapeutiques.
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