Comme psychologue et psychothérapeute je reçois des personnes souffrant de troubles anxieux depuis le tout début de ma carrière en 2001. A l’époque j’étais encore d’orientation psychanalytique, je m’intéressais donc aux productions de l’inconscient et je commençais toute démarche thérapeutique en essayant d’établir un diagnostic de structure psychique : cette personne est-elle de structure névrotique, psychotique ou perverse ? La question centrale était pour moi de comprendre les symptômes anxieux à la lumière du concept clé de complexe d’Œdipe.
Comme mon évolution au sein de ce courant m’avait mené jusqu’à la lecture de Lacan, je m’intéressais à l’inconscient « structuré comme un langage » et je considérais que les symptômes psychologiques étaient une production d’un « sujet » et qu’ils étaient de ce fait respectables. Nous étions au milieu des années 2000 en France et la guerre faisait rage entre les tenants de l’approche cognitivo-comportementale et les psychanalystes de l’école de la cause freudienne après la parution du « Livre noir de la psychanalyse ». Plus tard d’autres coups rudes ont été portés aux psychanalystes avec la parution du livre de Michel Onfray « Le crépuscule d’une idole » et du documentaire « Le mur » de Sophie Robert qui ciblait la prise en charge des autistes par les psychanalystes.
C’est peut-être en partie en raison de ce contexte de crispation intellectuelle sur l’efficacité et la légitimité de la psychanalyse que j’ai totalement changé ma pratique et ma compréhension des troubles anxieux.
C’est ma pratique clinique à l’hôpital psychiatrique où j’ai reçu des milliers de personnes en très grande détresse qui m’a contraint à changer radicalement de position. Aujourd’hui je ne parle plus du tout de névrose et de complexe d’Œdipe parce que ces concepts qui ont percé dans la culture psychologique populaire ne me paraissent simplement pas opérants. Je ne considère plus non plus que les symptômes devraient être respectés de manière religieuse parce qu’ils seraient le refuge le plus pur de la subjectivité (c’est le discours en place dans les écoles lacaniennes) : quoi de plus commun, de plus banal en effet qu’une attaque de panique ou qu’un TOC de lavage des mains ? Rien ne ressemble plus aux TOC de lavage de Christine que les TOC de lavage de Jean-Noël.
C’est parce qu’ils sont si répandus et parce que j’étais si peu préparé à les traiter en sortant de l’Université française que je me suis rendu à l’évidence : ma formation de psychologue non seulement ne m’a pas préparé à prendre en charge les troubles anxieux mais, pire encore, elle m’avait formé à ne pas les repérer et à ne pas les comprendre. Je pourrais dire exactement la même chose au sujet de l’ensemble des troubles d’origine traumatique mais c’est une autre histoire…
C’est parce que j’ai beaucoup échoué à traiter ces personnes dans mes premières années de pratique que j’ai beaucoup travaillé en faisant évoluer mes outils thérapeutiques vers des conceptions plus modernes de la psychologie.
Je vous présente sur ces pages quelques notions clés à comprendre si vous aussi, comme des millions d’autres vous souffrez d’un trouble anxieux.
Écrire commentaire
Patrice Derot (vendredi, 18 septembre 2020 08:12)
Je viens de voir votre vidéo sur les crises d’angoisse. Et je dois dire que cela m’interpelle très positivement.
Faits marquants.
Je vais avoir 71 ans le 9 Octobre.
J’ai toujours été zen au point que l’on avait l’impression que j’en avais rien à faire de tout. Alors que j’ai toujours été très empathique.
A la question dans les recrutements, comment gérer vous le stress, je répondais inévitablement, et sincèrement, je n’ai pas à le gérer je n’en ai pas !!!
En Janvier 2003 séparation après 30 ans de vie maritale. Mais je m’en sors bien avec mes 2 enfants qui veulent rester avec moi.
Le 20 Septembre 2003, je rencontre une femme que je ne savais pas pervers narcissique et qui va me détruire.
En Janvier 2012 décède mon père à 91 ans, mais là encore, je m’en remets assez facilement.
Ma mère 92 ans commence à me harceler au phone, elle est aujourd’hui centenaire, ne veut pas aller en maison de retraite et me prend pour la hot line et souvent me dit je n’arrive pas à respirer
je vais mourir. Je n’aime pas ma mère, (ce matin encore, même chose) mais j’ai un devoir de non-assistance à personne en danger, mais en fait elle me manipule, même à 100 ans.
Quand on crie au loup….
Jusqu’à mi-décembre 2016, un rhume tous les 10 ans et encore !!! Là je m’écroule et me réveille dans les bras du SAMU.
Pose d’un stent, que je prends toujours avec philosophie, et sans stress. 2 semaines après, moi qui ne prêtait jamais attention à des petites douleurs, j’ai une gêne côte cœur si j’ose dire !!
Au petit déjeuner « ma pervers » me dit : Qu’est-ce que cela serait si c’était plus grave, et là je commence à gamberger pour la première fois.
Je fais du télé travail depuis des années, encore 2 semaines, et devant mon ordi, sans prévenir, j’ai une crise qui me submerge au point de lâcher un râle très fort et ma pervers
de se moquer de moi, encore une fois. Ensuite d’autres petites crises auxquelles je ne prête pas trop attention. Et ça s’espace de plus en plus.
Le 5 Juillet 2017 séparation de ma pervers, et ma mère prend le relais en me harcelant encore plus.
Dernièrement je pensais avoir des crises d’hypoglycémie mais ma glycémie est bonne dixit plusieurs médecins. En fait je pense que c’est de nouveau des crises d’angoisse
dû à des décharges d’adrénaline, je tremble, je mange une banane et ça passe, mais d’après ce que vous dites, je pense que si j’attendais 15 -20 minutes çà passerait aussi !!
J’ai peur d’avoir peur, je me demande comment j’ai pu être aussi zen et désormais aussi speed, mais cela arrive au moment où j’ai décidé de m’arrêter de travailler fin Septembre
et j’ai peur du vide, je me réveille en me disant : la journée va être longue, et cela augmente la rumination, mais je pense aussi, que si je ne faisais pas une fixette sur ma mère,
j’apprendrais de nouveau à goûter aux joies de la vie, de manière différentes.
Son existence toxique, gâche mes sorties mes vacances etc etc.
Faites-vous des séances skype ?
Merci à l’avance pour votre compréhension votre retour.
Cordialement
Patrice Derot
06 77 37 56 13
p.derot@free.fr
magali (lundi, 03 juillet 2023 12:57)
c'est le rythme de vos "paroles" qui me calme